Questions à
Les opportunités des productions du Trièves

Isabelle Doucet
-

Eric Vallier, maire de Chichilianne, vice-président à l’agriculture de la Communauté de communes du Trièves et éleveur à l‘occasion du lancement du mois de la Transition alimentaire.

Les opportunités des productions du Trièves
Eric Vallier, maire de Chichilianne. Photo : ID TD

Vous avez proposé que le lancement du mois de la transition alimentaire,  porté par le PAIT (1), se déroule dans votre exploitation. Quel message souhaitez-vous faire passer ?
« Rien ne vaut la production locale et la proximité. Mais pour répondre à une certaine demande, nous devons pouvoir fournir. Pour cela, les agriculteurs du Trièves ont besoin d’un réseau assez fort. Le PAIT peut nous servir à fédérer des groupes de producteurs pour pouvoir échanger avec la région grenobloise, notamment lorsque nous avons des pics de production. Il représente une opportunité pour trouver de nouveaux débouchés dans une logique de complémentarité entre territoires ruraux et urbains.

Le Trièves présente-t-il des opportunités de développement ?
Les productions végétales évoluent dans le Trièves plus rapidement que dans le reste du département en raison de l’évolution du climat. Il sera désormais possible d’envisager d’autres productions d’influence méditerranéenne comme les olives ou les PPAM (2). Il y a dans le Trièves de bonnes terres céréalières, mais le territoire connaît aussi des problèmes de sécheresse. On y voit se développer la vigne, ou le raisin de table ; c’est un terrain de découverte en termes de productions agricoles. C’est la raison pour laquelle nous avons invité le PAIT à découvrir le Trièves afin de parler des opportunités qui peuvent intéresser la restauration collective, publique ou privée.

Lors de la dernière réunion du PAIT, vous aviez fait part d’attentes concrètes de la part du monde agricole…
La Communauté de communes du Trièves a la volonté de s’emparer du PAIT. Nous voulons que cela colle à la réalité et que les produits du Trièves entrent dans les habitudes de consommation des habitants de la région grenobloise.

Les agriculteurs sont-ils prêts à suivre cette orientation ?
Nous travaillons en partenariat avec le comité de territoire Sitadel et l’Adéar pour les transmissions. Nous devons installer de nouveaux producteurs, des éleveurs qui apportent de nouvelles idées. Il y a de grosses fermes à reprendre qui peuvent permettre l’installation de plusieurs exploitants. Il y a dans le Trièves déjà beaucoup de circuits courts et de vente directe. L’intérêt est de saisir l’opportunité d’orienter ces circuits courts vers Grenoble pour valoriser les produits locaux. Les agriculteurs doivent aussi faire preuve d’adaptation. Nous n’avons pas le choix. Plusieurs vont arrêter l’élevage ovin en raison de la crise sanitaire de la FCO. Il faut se poser la question de ce que l’on met à la place. Il faut être courageux pour être éleveur aujourd’hui. Entre le loup et les maladies, nous sommes soumis à rude épreuve.

Quels événements vont marquer ce mois de la transition alimentaire dans le Trièves ?
L’événement phare sera La Grande tablée, le 29 septembre à Saint-Andéol, au Gaec des Gentianes, où seront proposés une découverte de la ferme, un repas partagé et une table ronde avec les acteurs de la solidarité alimentaire. À noter aussi la Fête de la laine le 5 octobre à Mens, ou encore la projection-débat autour du film de Nathan Pirard et Floris Schuijer, « Tu nourriras le monde », le 12 octobre à Clelles. »

Propos recueillis par Isabelle Doucet

(1) Projet alimentaire interterritorial de la grande région grenobloise
(2) Plantes à parfum, aromatiques et médicinales

Le Mois de la transition alimentaire

Du 27 septembre au 27 octobre, le  mois de la transition alimentaire est porté par le Projet alimentaire interterritorial de la grande région grenobloise. Plus de 150 événements allumeront leurs projecteurs sur la production locale : portes ouvertes dans des fermes ; ateliers de cuisine, de transformation alimentaire, de jardinage ; marchés ; expositions ; concerts et représentations culturelles…
Les temps forts
- Soirée Ciné rencontre :

« La Théorie du Boxeur » en présence du réalisateur Nathanaël Coste. Vendredi 27 septembre 2024 à 20 h 00, au cinéma le Cap à Voreppe (Place Jean Achard à Voreppe).
- Conférence :
« Racines et Résilience, l’agriculture iséroise face aux défis du temps », jeudi 17 octobre de 18 h 30 à 21 h 00 à Grenoble Alpes Métropole (1 place André Malraux, à Grenoble). Quelle sera l’agriculture de la grande région Grenobloise en 2050 ? Restera-t-il des agriculteurs, agricultrices ? Et que mangera-t-on ? Comment nos consommateurs.trices peuvent agir ?
Pour répondre à ces questions, seront présents : Claire Delfosse, Professeure de Géographie à l’université Lumière, Lyon 2 ; Éloïse Descamps, Chargée de projets au bureau d’études Solagro ; Thierry Pouch, Économiste à Chambre d’agriculture France.
L’entrée est gratuite dans la limite des places disponibles.

Nouveauté cette année, deux parcours thématiques sont proposés :
- Les 10 ans de l’IGP saint-marcellin ;
- Immersion fruitée : du verger à l’assiette.
Programme complet :
Mois de la transition alimentaire