Prédation
Loup : feu vert des Vingt-sept à l'abaissement du statut de protection  

Les États membres de l'UE ont convenu de revoir à la baisse le niveau de protection du loup dans l’UE pour le faire passer d’un statut de protection stricte à une protection simple. 

Loup : feu vert des Vingt-sept à l'abaissement du statut de protection  
Photo : ID TD

Les États membres de l'UE ont finalement convenu, le 25 septembre, de revoir à la baisse le niveau de protection du loup dans l’UE pour le faire passer d’un statut de protection stricte à une protection simple.
Les changements récents de position du Luxembourg et surtout de l’Allemagne (qui s’était jusqu’à présent abstenue) ont permis de faire basculer la majorité qualifiée lors d'un vote des ambassadeurs de l’UE qui devrait être confirmé le 26 septembre en marge de la réunion du Conseil Compétitivité.

Vers une révision de la directive Habitats

Les Vingt-sept devaient prendre une décision avant le 1er octobre, soit deux mois avant la réunion du Comité permanent de la Convention de Berne qui se tiendra du 2 au 6 décembre afin d’inscrire le sujet à l’ordre du jour.
Si la Convention (où l’UE n’est pas seule à siéger) confirme ce déclassement, l’UE pourra alors, dans la foulée, adopter un changement de statut dans le cadre de la directive européenne Habitats.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait proposé il y a un an, de sa propre initiative, cette révision.
Les organisations et coopératives agricoles et l’UE (Copa-Cogeca) ont salué une « nouvelle attendue de longue date » et espèrent maintenant que «les États membres s’engageront activement avec les acteurs locaux sur des plans de gestion pour permettre une coexistence harmonieuse» entre les loups et les éleveurs.
Du côté des ONG (Birdlife, EEB, WWF), on dénonce au contraire une décision politique qui « outrepasse les preuves scientifiques » et « sape complètement la confiance dans le processus décisionnel » de l’UE.
Agra

Le député Yannick Neuder "soulagé"
Yannick Neuder, député de l'Isère.

Le député Yannick Neuder "soulagé"

Dans un. communiqué de presse, le député de l'Isère Yannick Neuder a décléré accueillir "positivement la récente décision de l'Union européenne de réduire la protection du loup. En Isère, 216 attaques ont été recensées pour le seul mois de septembre 2024, accentuant la pression sur les éleveurs. Avec une population de loups en forte augmentation, plus de 12 000 attaques ont été constatées en 2022 à l’échelle nationale, rendant cette décision indispensable".

Il rappelle qu'il "avait déjà salué l’arrivée du plan loup en 2023, tout en appelant à un renforcement du nombre de louvetiers dans les zones les plus touchées".

A l'Assemblée nationale, le député œuvre pour "que des actions concrètes soient mises en place pour soutenir nos agriculteurs et protéger leur activité essentielle".

Enfin, il déclare : “Les dégâts économiques de la prédation des loups représentaient 66 millions d'euros dans notre pays en 2020 selon un rapport de ma collègue Emilie Bonnivard. Je ne compte pas l'impact psychologique sur les éleveurs. Le problème ne s'est pas résorbé, notamment chez nous en Isère.”

D'après CP

 

479 bovins victimes du prédateur en 2023, toujours en hausse

D’après le bilan 2023 publié par la Dreal Auvergne-Rhône-Alpes (préfecture), 479 bovins ont été victimes du loup en France l’année passée (+15 % par rapport à 2022), pour 335 dossiers d’indemnisation (+18 %).
Des chiffres qui comprennent les cas pour lesquels l’origine des dommages reste « indéterminée », soit presque la moitié en bovins.
Sur l’ensemble des animaux d’élevage, les bovins représentent 7,5 % des attaques en 2023 (contre 82,8 % pour les ovins).
« En valeur absolue comme en valeur relative, les dommages du loup sur les bovins augmentent régulièrement depuis 13 ans », relèvent les pouvoirs publics dans leur note.
Même si 25 départements sont concernés, les attaques de loups sur bovins sont « surtout localisées dans les départements alpins et dans une moindre mesure en région Bourgogne-Franche-Comté ».
En particulier, les cas de prédation ont explosé l’année dernière en Saône-et-Loire, important bassin bovin, avec 28 constats imputés à la prédation (+833 %), pour 34 victimes (multiplication par dix).
Au niveau national, les loups s’attaquent avant tout aux jeunes animaux, qui représentent deux tiers des victimes. « Il est fortement conseillé de diminuer l’exposition des bêtes les plus vulnérables (jeunes, périodes de mise-bas) », recommandent les pouvoirs publics.
Agra