Alimentation
Le Pôle agroalimentaire de l'Isère veut devenir le référent du local dans le département
Les produits labellisés Ishere trouvent un accueil favorable dans les petits commerces du département. L’action d’Hugo Martin, le commercial dédié, est de faire en sorte qu’ils deviennent incontournables.
Le travail qu’Hugo Martin accomplit au quotidien pour le compte du Pôle agroalimentaire (PAA) de l’Isère s’apparente à un travail de fourmi. Commercial au sein de la structure, il prend contact et rencontre les responsables des commerces de proximité du département (1) pour leur proposer les produits labellisés Ishere. « C’est très long et fastidieux. Il faut réaliser de nombreux rendez-vous et tous n’aboutissent pas forcément. Il faut parfois plusieurs relances », souligne le jeune homme.
Le nombre de magasins avec lequel il travaille est évolutif et saisonnier. Il en compte une soixantaine, à laquelle il rajoute une bonne trentaine durant les mois d’hiver, grâce aux commerces situés dans les stations du ski (2), une cible qui a « explosé » au cours de l’hiver dernier.
A ce jour, la majorité des enseignes concernées est implantée dans l’agglomération grenobloise, dans la vallée du Grésivaudan et le Voironnais, mais les salariés du PAA mettent tout en œuvre pour déployer la présence des produits Ishere dans l’ensemble du département. « Je suis confiant. Notre travail commence à être vu. Il est apprécié. De plus en plus de magasins prennent contact avec nous. C’est un signe fort », avance le commercial.
Interlocuteur et catalogue unique
Selon Hugo Martin, la très grande majorité des responsables de magasins qui travaillent avec le Pôle le font « par intérêt pour les produits locaux, parce qu’ils ont envie de les défendre et de les promouvoir, parce qu’on leur a raconté une histoire qui leur parle. Il y a très peu d’opportunisme lié à la volonté d’améliorer l’image de l’enseigne. Au départ, c’est bien l’origine des produits qui les motive. Et ensuite, ils sont séduits par la qualité de nos produits et leur ultra-fraicheur permise par nos trois livraisons hebdomadaires. Ils n’ont pas l’habitude de produits qui n’ont pas été stockés. Cela crée un déclic. Non seulement, nous leur donnons accès à des produits locaux, mais en plus, ils sont d’une qualité irréprochable. Les facilités de logistique que nous leur offrons, puisqu’ils n’ont qu’un seul interlocuteur et un seul catalogue pour plus de 1 500 références, sont aussi très appréciées. Nous sommes les seuls à proposer un tel service, avec des commandes possibles sur notre interface web, par mail, par téléphone, par SMS ou même en face à face, et une facturation unique. Au fil du temps, on s’est imposé comme un acteur qui apporte du local, de la nouveauté, de la facilité. Pour autant, il faut quand même qu’ils aient la volonté de faire ce choix-là, car cela leur demande une organisation un peu différente de celle à laquelle ils sont accoutumés avec leur centrale d’achat », souligne-t-il.
Image de marque
En parcourant le département et en rencontrant tous ces responsables de commerces, Hugo Martin et la démarche portée par le PAA avec sa marque Ishere, ont toujours été bien accueillis.
Mais depuis le mois de janvier et les manifestations des agriculteurs, il estime qu’« il s’est passé quelque chose. Entre des magasins qui s’inquiètent du contenu de la loi Egalim, et plus de commandes, on sent bien que les distributeurs se posent davantage de questions », avance le commercial. « Il faut que cette prise de conscience s’inscrive dans le temps. C’est un long travail de sensibilisation que nous devons continuer », poursuit-il.
Valeurs fortes
Pour accroître le développement de la structure, ses commerciaux cherchent aussi à créer le besoin, la demande du consommateur. « En leur proposant des produits qui viennent d’à côté de chez eux et qui leur plaisent gustativement, nous avons l’ambition de devenir incontournable, d’être le référent du local en Isère. Le Pôle agroalimentaire est porteur de valeurs fortes, en lien avec la qualité des produits et une juste rémunération des producteurs. Producteurs, transformateurs, distributeurs, consommateurs, nous avons tous à y gagner et à faire en sorte que ce projet se développe », défend Hugo Martin.
Mais le salarié en est convaincu. La démarche ne peut souffrir le moindre faux-pas. C’est pour cela que le fonctionnement de la structure, les moindres détails de son organisation sont mûrement réfléchis et éprouvés. « C’est toute l’image de la marque qui est en jeu », assure-t-il.
(1) Il s’agit des petits formats de la grande distribution, des épiceries fines, des boucheries, des magasins que l’on trouve autant en milieu rural qu’en centres villes, toutes les structures de moins de 400 mètres carrés.
(2) Les Deux-Alpes, l’Alpe-d’Huez, Chamrousse, les Sept-Laux, le plateau du Vercors
Isabelle Brenguier
« Je préfère faire travailler les producteurs et les artisans locaux »
Florent Garrigues est le gérant d’un petit magasin à Corenc. Convaincu par l’intérêt de commercialiser des produits locaux, il apprécie la relation commerciale qu’il a noué avec le Pôle agroalimentaire de l’Isère.
Situé en plein cœur de la commune de Corenc, dans la métropole de Grenoble, le petit magasin Vival géré par Florent Garrigues, a ses étals remplis de produits locaux. Sur l’un, des fruits et légumes. Sur un autre, des bières, du miel et de la confiture. Dans les armoires réfrigérées, de la charcuterie et des fromages. La liste n’est pas exhaustive… Mais tous ces produits ont en commun d’être labellisés Ishere.
Quand il a repris le commerce en juillet 2023, cet ancien cadre d’une grande GMS (1) avait bien en tête que son établissement vendrait des produits locaux. Aussi, la visite d’Hugo Martin au mois de septembre est arrivé à point nommé et les deux jeunes hommes ont rapidement pu faire affaire. « Je connaissais ces produits, leur qualité et leur prix. Et j’ai toujours eu cette sensibilité à préférer faire travailler les producteurs et les artisans locaux. Alors, tout ce que peux faire rentrer dans mon magasin, je le fais. Et puis, c’est cohérent par rapport à la demande de mes clients, qui recherchent ce type de produits et qui les adorent. Ils viennent spécifiquement pour cela », explique le dirigeant de l’enseigne, qui reconnait ne pas exercer son activité dans une commune spécifiquement concernée par des problèmes de pouvoir d’achat. Pour autant, il estime que si sa clientèle est tout à fait en capacité de mettre le prix sur des produits de qualité, elle est aussi exigeante. C’est pour cela que les produits de la marque développés par le Pôle agroalimentaire le comblent totalement.
(1) Grandes et moyennes surfaces
IB
« Les produits locaux font partie des attentes de notre clientèle »
« La commercialisation de produits locaux a toujours été ancrée dans les objectifs du magasin. Car le local, c’est essentiel pour les producteurs, l’économie, l’écologie. En plus, nous savons que cela fait partie des attentes de notre clientèle », expose, en convaincue, Yseult Nguyen, directrice de l’enseigne U Express de l’Estacade, à Grenoble. C’est pourquoi, cela fait plus de deux ans qu’elle a, dans ses rayons des produits de la marque Ishere. « Cela a du sens », estime-t-elle ainsi.
L’élargissement de la gamme en septembre 2022 et le passage à trois livraisons par semaine lui ont aussi permis d’étoffer encore davantage son offre. « Avec System U, nous avons une ouverture d’esprit qui nous permet de travailler avec qui on veut, pas seulement avec les produits de la centrale. A condition que les clients suivent. Ce qui est le cas avec les produits labellisés Ishere, qui marchent très bien », ajoute-t-elle.
IB
