FNSEA
« N’importons pas l’alimentation que nous ne voulons pas »

Lors d'une interview accordée à France Inter, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a affirmé qu'il devenait nécessaire de se poser des questions quant à la production et l'importation alimentaires françaises.

« N’importons pas l’alimentation que nous ne voulons pas »
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a accordé une interview à France Inter.

Arnaud Rousseau, nouveau président de la FNSEA, est l'invité du 8h20 sur France Inter. Il l'assure, « on a besoin de se reposer la question de la production ».

Aujourd'hui, la France importe 40 % de ses fruits, 60 % de ses légumes, 50 % de ses poulets... comment inverser cette tendance, alors qu'autrefois, la France était la 2ème puissance importatrice mondiale ? « Cette fameuse image du productivisme à la française a vécu », reconnaît Arnaud Rousseau. « Aujourd'hui, nous importons 25 % de notre viande bovine et l'essentiel de nos fruits et légumes ». Selon le président de la FNSEA, « on a besoin de se reposer la question de la production, qui passe d'abord par le prix. Et c'est tout le combat que nous avons mené avec la loi Egalim pour faire en sorte que la valeur ajoutée redescende dans les exploitations agricoles ».

D'ailleurs, à ce propos, « cela va mieux aujourd'hui », affirme Arnaud Rousseau, qui précise que « pendant 10 ans, les prix agricoles étaient en déflation. » Il explique également que « la non-négociabilité de la matière première agricole a redonné effectivement des marges de manœuvre. Ce que je veux expliquer c'est que quand ils - les Français - ont 100 euros de disponible, c'est seulement 13% qui est consacrés à l'alimentation. C'était près de 30% dans les années 70 et ce n'est pas tenable pour les agriculteurs. » Faut-il donc que les Français consacrent davantage d'argent à leur nourriture ? « Absolument » déclare le président de la FNSEA. « Une nourriture de meilleure qualité et on a en ce moment une forte inflation qui a conduit à une baisse de la consommation donc il faut que l'on trouve l'équilibre pour que le consommateur puisse consommer des produits de qualité, des produits français et faire en sorte que l'agriculteur puisse vivre. »

« Cette nourriture à bas coût, c'est une nourriture qui vient de l'extérieur »
Vu le contexte, Arnaud Rousseau dit « comprendre » que de nombreux consommateurs achètent par exemple en supermarché les produits les moins chers, « mais il faut que l'on soit conscient que cette nourriture à bas coût, c'est une nourriture qui vient de l'extérieur et nous on dit : n'importons pas l'alimentation que nous ne voulons pas. » Le président de la FNSEA affirme également qu'il « faut en tout les cas reprendre les parts de marché ». Il annonce également que « les objectifs que nous nous sommes fixés à la FNSEA, c'est de faire en sorte que dans l'assiette des Français d'ici trois ans, on ait inversé cette courbe de l'importation (...) cela veut dire effectivement à certains endroits plus de volume, cela veut dire aussi une politique de prix et d'accompagnement y compris, et je temps la main à la grande distribution, pour mettre en valeur nos produits. »