INTERPROFESSION
Lait : nouveau désaccord sur l’indicateur beurre-poudre

Isabelle Doucet
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La publication de l’indicateur de la valorisation beurre-poudre prend du retard, car le collège des producteurs exige des explications sur l’écart important avec l’indicateur allemand.

 Lait : nouveau désaccord sur l’indicateur beurre-poudre
L'indicateur beurre-poudre est utilisé comme référence dans les accords-cadres conclus entre les laiteries et les organisations de producteurs. ©Sodiaal

L’indicateur de la valorisation beurre-poudre crée de nouvelles dissensions au sein de l’interprofession laitière (Cniel) : sa publication pour le mois de septembre pourrait être retardée faute de validation par le collège des producteurs. Celui-ci avait donné son accord pour l’actualisation, sous réserve qu’un cabinet indépendant valide « la robustesse de la méthodologie » employée. Pour rappel, l’indicateur beurre-poudre est utilisé comme référence dans les accords-cadres conclus entre les laiteries et les organisations de producteurs. Il intègre notamment les coûts de transformation des industriels. Et c’est cette composante « coût de transformation » de l’indicateur qui pose actuellement un problème. La mise à jour de sa méthodologie de calcul, qui n’avait pas été réalisée depuis 2012, suscite actuellement des remous. « Les conclusions sont arrivées la semaine dernière », explique le trésorier de la FNPL et administrateur du Cniel, Yohann Barbe. Les données communiquées par les laiteries sur leurs coûts de transformation pour l’année 2022 ont été « certifiées ». Mais, le cabinet « n’explique pas le décalage avec l’indicateur allemand et d’autres indicateurs européens », regrette Yohann Barbe. Les producteurs demandent que ce point soit éclairci.

Une instrumentalisation politique 

Le président du Cniel, et de la FNPL, Thierry Roquefeuil, indique qu’il « discute avec les différents collèges pour faire avancer le sujet ». « Il faut expliquer aux producteurs pourquoi il y a autant d’écart avec l’indicateur allemand. Historiquement, l’écart est d’environ 15-20 €. Là, il est de 60 € », affirme-t-il. La situation pourrait évoluer à l’issue du conseil d’administration de l’interprofession. Du côté des laiteries privées, la position des producteurs agace. « On ne sait pas comment est calculé l’indicateur allemand et la nouvelle méthodologie est beaucoup plus robuste que celle de 2010 », rétorque François-Xavier Huard, le président-directeur général de la Fnil. Il dénonce « une instrumentalisation politique au moment où certains de nos adhérents sont en médiation et utilisent cet indicateur ». « Il n’y a aucun lien avec des négociations en cours », conteste Yohann Barbe. Fin août, la principale association d’organisations de producteurs livrant à Lactalis, l’Unell, a sollicité une médiation faute d’accord avec l’industriel sur le prix du lait pour cet été. Un accord a finalement été trouvé après l’intervention du médiateur des relations commerciales agricoles, ont annoncé les producteurs dans un communiqué du 21 septembre.

J.G