Syndicat charolais
Les éleveurs de l’association « Charol’Isère » sont passionnés et soudés

Isabelle Brenguier
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Les éleveurs de vaches charolaises ont profité de leur assemblée générale pour revenir sur l’année écoulée. Bien qu’éprouvé par des difficultés financières, le groupe garde toujours la bonne ambiance qui le caractérise.

Les éleveurs de l’association « Charol’Isère » sont passionnés et soudés
Les éleveurs de l'association « Charol’Isère » se sont réunis en assemblée générale, sous la présidence de David Rivière.

L’année fut difficile pour les dirigeants du syndicat des éleveurs de charolaises. « Pour sa première année d’existence, l’association « Charol’Isère » * a bien failli ne pas voir le bout de 2022 », a indiqué David Rivière, son président, à l’occasion de l’assemblée générale de la structure, le 10 mars dernier à Pommier-de-Beaurepaire.

En cause, l’important déficit financier généré lors de la foire de printemps de Beaucroissant, catastrophique en termes de fréquentation à cause de la neige tombée en abondance. Mais les éleveurs ont tenu et grâce à un prêt à court terme du syndicat « Charolais sud-est » et à une subvention exceptionnelle du Département de l’Isère, la pérennité de l’association est désormais assurée.

La discussion a tout de même montré que certaines économies avaient pu être faites grâce à l’engagement des bénévoles durant les manifestations. « C’est grâce à votre implication que nous pouvons garder un faible montant d’adhésion au syndicat. Sans cela, nous serons contraints de l’augmenter », explique Jean-Baptiste Villeton, le trésorier.

Forte implication

Malgré ces difficultés, 2022 fut encore une année riche de rencontres et de découvertes. En plus des foires de printemps et d’automne de Beaucroissant auxquels les éleveurs sont très attachés, ils se sont réunis à différentes reprises et en différents lieux.

L’assemblée générale du syndicat chez Jean-Baptiste Villeton à Chelieu, la journée conviviale chez David Rivière à Virieu, la visite de deux élevages de Saône-et-Loire, le Concours départemental d’élevage à Saint-Jean-de-Bournay et le concours national charolais durant le Sommet de l’élevage à Cournon, furent autant de rendez-vous importants pour les adhérents du syndicat.

En mettant en avant la forte implication des éleveurs, David Rivière a salué la bonne représentation et le bon classement des animaux isérois au sein des différents concours. « Ces résultats valorisent notre travail de sélection. Continuons d’être motivés et d’être fiers de nos bêtes », avance-t-il, enthousiaste et satisfait de la bonne ambiance qui règne au sein du groupe.

« Cette passion de l’élevage, cette bonne entente, c’est ce qui nous lie les uns, les autres. Nous en avons hérité. Nous essayons de la transmettre », indique ainsi l’éleveur.

Moins 837 000 bovins

Le président de l’association a également profité de la rencontre pour revenir sur les cours actuels de la viande. « Qui aurait cru il y a dix ans qu’on vendrait aujourd’hui la viande à 5,5 euros et les broutards à 1 350 euros ? Mais il faut bien ça pour couvrir les hausses des matières premières. Nous ne gagnons pas mieux notre vie pour autant, mais c’est plus encourageant », souligne-t-il.

« Malheureusement, cette hausse des prix n’est pas tant due à un attrait plus marqué pour la viande de la part des consommateurs qu’à une décapitalisation des cheptels. En moins de 10 ans, la ferme France a perdu 837 000 bovins », ajoute-t-il encore.

* Le syndicat des éleveurs de charolaises de l’Isère est devenu l’association loi 1901 « Charol’Isère » pour simplifier sa gestion administrative

Isabelle Brenguier

Le GDS de l'Isère rappelle l'importance des prophylaxies
Aurore Torrent, directrice du GDS de l'Isère, est venue présenter aux éleveurs de charolaises l’action de la structure.
Sanitaire

Le GDS de l'Isère rappelle l'importance des prophylaxies

Le 10 mars 2023, Aurore Torrent, directrice du GDS de l'Isère, a participé à l’assemblée générale de « Charol’Isère » pour présenter aux éleveurs de charolaises l’action de la structure.

Aurore Torrent a commencé son propos en rappelant que si les GDS (Groupement de défense sanitaire) sont reconnus par l’État en tant qu’Organismes à vocation sanitaire (OVS) pour le domaine animal, c’est bien la DDPP (Direction départementale de protection des populations) qui assure la mission de police sanitaire. 

Elle a indiqué qu’en 2022, le département de l’Isère comptait 123 200 bovins. Évoquant les prophylaxies, elle a annoncé que 80 % d’entre-elles ressortaient conformes en termes de nombre de prélèvements réalisés et de recherche de maladies négatives. Mais, même si 88% des cheptels isérois sont indemnes d’IBR (rhinotrachéite infectieuse bovine), la maladie circule encore puisque 12 cheptels comptaient encore en 2022 des bovins positifs.

Besnoitiose et néosporose

« S’agissant de la besnoitiose, sur 533 élevages testés, 145 étaient touchés (dont 33 avec seulement un bovin infecté », précise Aurore Torrent. Responsables, les éleveurs isérois se sont fortement impliqués pour suivre les recommandations du GDS et dépister la maladie. Dans le cas de rassemblements d’élevages à l’occasion de concours ou de mise en alpage, ils adhèrent au règlement préconisé consistant à n’accepter que des animaux issus de cheptels fournissant des analyses sérologiques négatives dans les 21 jours précédant le rassemblement.

Mais certains ont fait remarquer qu’il était anormal que les règles ne soient pas les mêmes partout dans le territoire national. Aurore Torrent l’a concédé : « la perception de la besnoitiose n’est pas la même partout ». La vétérinaire a aussi fait état de la néosporose, une maladie qui touche les bovins et les animaux de compagnie, à l’origine d’avortements. La vétérinaire a encouragé les éleveurs qui constateraient « deux avortements ou plus en 30 jours ou trois en neuf mois, à déclarer ces pertes auprès de son vétérinaire sanitaire, de façon à pouvoir en identifier les causes ».

IB