Agroalimentaire
Ils vont vous en mettre "plein lait yeux" !

Un lait 100% isérois, c'est le pari que se sont lancés plusieurs producteurs de la région en octobre 2020.

« Local, éthique, responsable ». Ce sont les trois valeurs que soutiennent ardemment l’association « Plein lait yeux ». L’association, qui a vu le jour le 27 octobre 2020, projette de proposer au consommateur, d’ici janvier 2022, une brique de lait 100% iséroise. Le 9 novembre dernier, le Président du Département Jean-Pierre Barbier et le Président de la Chambre d’agriculture, Jean-Claude Darlet se sont rendus à la ferme Prince à Saint-Jean de Vaulx. C’est lors de cette visite que ces derniers ont pu rencontrer Anaëlle Jacquin et Stéphane Bonnois, tous deux producteurs laitiers du Sud-Isère.

Un soutien important de la part de la région :

C’est en grande partie grâce au soutien de la région, que le projet de l’association « Plein lait yeux » a pu voir le jour. D’abord parce que le produit est agréé ISHERE et activement soutenu par la Chambre d’agriculture. La marque, dont le but est de valoriser l’agriculture iséroise, est lancée le 27 juin 2018 et compte à ce jour 1083 produits agréés de 147 producteurs. Elle est portée par le Pôle Agroalimentaire de l’Isère qui est lui aussi au service des entreprises agricoles et agroalimentaires de l’Isère. Le but étant de développer au maximum des relations commerciales de proximité en tenant en compte des coûts de productions des agriculteurs. Et ce pôle agroalimentaire, c’est le département lui-même qui le soutient financièrement. Une entraide incroyable qui est une réelle « fierté » pour le Président du Département Jean-Pierre Barbier ; « Comme depuis le début de notre premier mandat en 2015, le Département soutient avec énergie l’agriculture, l’élevage et l’artisanat local, car tous les producteurs isérois font le dynamisme de l’Isère, sa culture, son paysage, son rayonnement aussi ».

Une brique de lait « 100% iséroise » de qualité : l’objectif 2022

Un lait de consommation UHT ½ écrémé 100% local, c’est l’une des premières conditions du pari que s’est lancé l’association. « Nous avons déjà la farine et les œufs. Alors pourquoi ne pas imaginer pour la prochaine chandeleur, des crêpes 100% ISHERE ? » s’interroge avec enthousiasme, Jean- Pierre Barbier. La marque ISHERE garantit au consommateur un lait issu de 18 producteurs laitiers (représentant 7 exploitations) du Sud-Isère dont font partie Anaëlle et Stéphane. Ce lait local, provenant du Trièves et de Matheysine, sera ensuite acheminé jusqu’à Vienne pour y être embouteillé par l’usine Candia. « On garantit donc un respect du circuit court. De plus, le fait que l’embouteillage ait lieu à Vienne nous évite un bilan carbone trop lourd car nous n’avons pas à traverser plusieurs départements » explique Jean-Claude Darlet. En plus d’être local, le lait est produit dans des conditions respectueuses du bien-être animal et de l’environnement. En effet, les éleveurs et éleveuses sont engagé(e)s dans la charte des bonnes pratiques d’élevage et leur lait est certifié HVE (haute valeur environnementale).

Plaire aux consommateurs, tout en soutenant les éleveurs :

« La vente des œufs par exemple, a été sensationnelle. Le consommateur suit et la marque IsHere donne une crédibilité » explique Jean-Pierre Barbier, confiant. Le plus dur, selon le Président du Département, ne sera pas de plaire aux consommateurs, mais de vendre le lait aux grandes et moyennes surfaces. « La négociation avec les grandes surfaces prend du temps. Il faut traiter la vente magasin par magasin. Ce n’est pas un pour tous » poursuit Jean-Claude Darlet. La mise en rayon n’est en effet pas toujours chose aisée, comme le souligne Céline Royer, commerciale du Pôle Agroalimentaire : « Dans la grande distribution, il faut qu’on nous vende régulièrement. Il faut montrer la marque et pour cela, on doit trouver les bons interlocuteurs ». L’objectif à court terme ? Atteindre un million de litres à la consommation.

Mais ce qui semble faire la différence, c’est le soin porté à la protection des producteurs et de leurs produits. Le projet « Plein lait yeux » a d’abord l’ambition d’apporter un débouché avec une meilleure rémunération pour les producteurs. Pour se faire, ces derniers conservent individuellement leur contrat avec leur laiterie afin de limiter la prise de risque et se regroupent en association. Le but est d’inviter les producteurs de lait à rester en Isère « La collecte de lait était menacée car elle n’était pas assez valorisée. Ce projet est fait pour inciter les producteurs à rester dans le département » souligne Jean-Claude Darlet, « pour nous c’est inconcevable de laisser tomber ces fermes là ». Le projet, qui devrait donc voir le jour début 2022, signe l’horizon de tous les possibles pour les producteurs ; « C’est peut-être le début d’une future coopérative laitière dans le Sud-Isère qui suivrait le modèle de Vercors Lait ! » espère le président de la chambre d’agriculture.