Calamité agricole
Non au déclassement !

Isabelle Brenguier
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Pour affirmer leur demande de classement en calamité agricole pour pertes fourragères dans son format initial, les présidents de la FDSEA et des JA ont manifesté devant la DDT jeudi 8 décembre. Une nouvelle action est annoncée pour le 14 décembre.

Non au déclassement !
Une action syndicale a été conduite jeudi 8 décembre devant la DDT de l'Isère.

Ils ne l’entendent pas de cette oreille et l’ont fait savoir.
Quand ils ont appris par leurs responsables nationaux qu’une partie du département allait être déclassée du périmètre demandé en calamité agricole pour les pertes de récoltes sur fourrages, suite à la sécheresse du printemps et de l’été, Jérôme Crozat, président de la FDSEA, Cédric Fraux et Jordan Desimone, co-présidents des JA, ont vu rouge.
Ils n’ont donc pas attendu pour manifester leur désaccord. Chargés de paille et de pneus, ils ont organisé, jeudi 8 décembre, une action syndicale devant la DDT *, pour réaffirmer leur volonté que la demande initiale soit acceptée.

« Fondé sur des données météorologiques, des bilans fourragers réalisés par la Chambre d’agriculture de l’Isère et la DDT, ainsi que différents modèles cartographiques (Isop et Airbus), le zonage que nous avons proposé et qui a été validé en Comité départemental d’expertise est tout à fait conforme aux pertes subies par les agriculteurs qui sont de 45 à 50 % selon les territoires. Il n’a pas été exagéré. La Matheysine, le Trièves et l’Oisans ne doivent pas en être exclus et le taux de prise en charge du Vercors ne doit pas être revu à la baisse, comme il en est question. Nous ne comprenons pas cette décision du ministre de l’Agriculture », protestent Jérôme Crozat, Cédric Fraux et Jordan Desimone.

50 vaches et moutons

Les responsables rappellent qu’« il a fallu faire acheminer plus de 1 000 tonnes de fourrages et 100 tonnes de maïs ensilage dans ces parties du territoire pour nourrir les animaux. Et cela avec le soutien financier du Département de l’Isère ».

Cédric Fraux, lui-même éleveur en Matheysine, le reconnaît : « C’est la première fois que je dois acheter du foin pour nourrir mes bêtes. D’habitude, je suis largement autonome. Alors, entendre dire que je ne bénéficierai pas des calamités agricoles parce que nos voisins des départements de Savoie, de Haute-Savoie et des Hautes-Alpes n’ont pas fait de demande, cela ne passe pas », explique-t-il.

Les trois syndicalistes ont donc prévenu Xavier Cereza et Yves Picoche, directeur et directeur adjoint de la DDT, que si la demande initiale n’était pas acceptée, ils reviendraient la semaine prochaine parquer la place de Verdun de Grenoble, pour y installer une cinquantaine de moutons et vaches allaitantes.
Ils leur ont précisé que « leur charge de nourriture devrait être assurée par le Préfet de l’Isère et le maire de la ville ».

Ils risquent fort de passer à l’acte puisque suite à la réunion de la Commission nationale de gestion des risques agricoles qui s’est déroulée vendredi 10 décembre, le compte n’y est toujours pas.
Si le sud du département est de nouveau éligible aux indemnisations, en revanche, le Vercors en est totalement exclu.
De plus, les taux annoncés sur le document de travail sont inférieurs à ceux de la carte sécheresse initiale validée en CDE le 22 novembre dernier.
Les taux de pertes sur prairies permanentes passeraient ainsi de 50 % à une fourchette comprise en 40 et 49 % dans le sud du département. Il en serait de même dans le centre du département où le taux passerait de 48 % à une fourchette comprise entre 30 et 39 %.

* Direction départementale des territoires

Isabelle Brenguier