Prix agricole
Quand les batteries et les chèvres prennent le soleil

Morgane Poulet
-

Des batteries solaires sont utilisées par la ferme du Grand Veymont, à Gresse-en-Vercors, pour alimenter les clôtures des parcs en électricité.

Quand les batteries et les chèvres prennent le soleil
Grâce à l'efficacité des batteries solaires utilisées par Anne-Laure et Gilles Apeloig pour électrifier leurs clôtures, le border collie de l'exploitation peut se reposer.

Depuis trois ans, les parcs de la ferme du Grand Veymont, située à Gresse-en-Vercors, ont recours à une nouvelle méthode de parcage des troupeaux : l’utilisation de batteries solaires. Et les résultats sont concluants car les clôtures sont désormais plus efficaces et le travail des éleveurs facilité.

Consolidation

« Nous nous sommes installés en 2018 et nous nous sommes rapidement rendus compte que les chèvres étaient difficiles à garder en parc », explique Gilles Apeloig, éleveur à la ferme du Grand Veymont. « Nous devions donc trouver comment rendre nos clôtures efficaces, puissantes, et trouver comment faire pour ne pas avoir à les changer de place tous les jours. »
Conseillés par Agrodirect, Anne-Laure et Gilles Apeloig ont donc essayé les batteries à panneaux solaires. Leurs 30 hectares de prairies sont désormais équipés de cinq batteries solaires directement reliées aux clôtures par deux fils. Et une fois les batteries branchées, il ne reste plus qu’à laisser leurs 55 chèvres et boucs, leurs 22 brebis et leur bélier gambader dans les prés.

Autonomie et fiabilité

Il s’agit-là d’un investissement réussi pour les deux éleveurs. Labellisés en agriculture biologique, ils souhaitaient également faire attention à leur impact environnemental et privilégier les « énergies naturelles », explique Anne-Laure Apeloig.
D’une pierre deux coups car les batteries solaires sont très autonomes et n’engendrent pas de surcoûts par rapport à l’utilisation de batteries électriques classiques. « Certaines des batteries ont cinq ans et d’autres ont un an. Je n’ai jamais eu à recharger la moindre batterie », explique Gilles Apeloig.
Qui plus est, ces postes se rechargent en permanence grâce à la lumière du jour, ce qui permet aux clôtures d’être électrifiées en permanence.
Une économie de main d’œuvre et de manipulation intéressante pour le couple, qui peut désormais dégager plus de temps pour se consacrer à d’autres activités, comme la tenue de deux gîtes, d’un camping à camping-cars et d’accueils pédagogiques à l’attention des familles et des écoles, mais aussi et surtout, à la fabrication de fromages.

Praticité

Et ces batteries ne manquent pas d’atouts. Après une saison passée à l’abri, dans le noir complet – les troupeaux sortent de fin mars à mi-novembre et il n’est donc pas nécessaire d’électrifier les clôtures pendant ce laps de temps : il leur reste suffisamment d’énergie pour être branchées directement aux filets. Il n’est donc pas nécessaire de les sortir en avance pour les mettre à charger.
Qui plus est, leur format compact rend leur manipulation et leur installation très simples. « Les panneaux solaires sont intégrés aux batteries », explique Gilles Apeloig. « Nous nous retrouvons donc avec des appareils légers et facilement déplaçables, transportables et manipulables, quand il existe des batteries solaires en deux parties, avec les panneaux solaires détachés du corps de la machine, pour un appareil finalement plus lourd et plus difficile à manipuler. »
Cette innovation a permis à la ferme du Grand Veymont de se distinguer lors du Prix de l’Excellence agricole et rurale (PEAR), organisé chaque année par Terre Dauphinoise. Le GDS de l’Isère ainsi qu’Agrodirect ont souhaité leur remettre le trophée de la performance technologique.

Morgane Poulet