Aléas
La grêle dans les vergers de Roussillon
Un orage de grêle s’est abattu dans la nuit de lundi à mardi sur les vergers de Chonas-l’Amballan à Salaise-sur-Sanne.
Un violent orage chargé de grêle s’est abattu, dans la nuit du 22 au 23 mai, vers 2 heures du matin, dans le secteur de Roussillon/Plateau de Louze. Les vergers alentour ont subi des dégâts.
« Au moins dix communes ont été touchées », avertit Jérôme Jury, producteur de fruits à Saint-Prim.
Il décrit un paysage d’apocalypse avec des parcelles recouvertes de grêle encore plusieurs heures après l’événement, des coulées de boue, des filets de protection ployant sous l’accumulation de grêlons.
La cellule orageuse en question « est restée bloquée contre Ville-sous-Anjou, Vernioz et jusqu’à Bougé-Chambalud », explique encore le producteur.
L’orage a été particulièrement intense depuis Bellegarde-Poussieu jusqu’à Salaise-sur-Sanne, de Clonas à Vernioz, en passant par Roussillon et Assieu.
Des canons silencieux
« Il est tombé 70 mm de grêle, ce qui est très rare au cœur de la nuit. Nous n’avons pas pu déclencher les canons anti-grêle en raison de l’arrêté pour nuisances sonores, qui suspend leur fonctionnement entre 22 heures et 5 heures », signale Jérôme Jury.
Il ajoute : « Dans le secteur, tous les fruits à noyau et à pépin sont touchés. Les filets paragrêle sont déchirés par endroits car les grêlons se sont agglomérés et n’ont pas été évacués. » Les productions non couvertes ont particulièrement souffert.
Après le gel les années précédentes, les producteurs de fruits se trouvent cette fois-ci confrontés à un épisode de grêle.
À certains endroits, les protections mises en place n’ont pas suffi. Cela intervient dans un contexte de réforme de l’assurance récolte. « Ça va être dur à supporter », anticipe déjà Jérôme Jury.
Météo France constate « une période favorable aux orages » en raison « d’une goutte froide en altitude qui pilote la formation des orages et favorise leur instabilité », analyse Denis Roy, responsable de Météo France Isère.
Ces orages porteurs de grêle « ont fait le tour d’une grande zone anticyclonique et sont revenus dans le secteur de façon moins classique », observe-t-il.
Isabelle Doucet