SANITAIRE
Influenza : la FNSEA veut la claustration obligatoire en période à risque

Alors que l'épizootie d'influenza aviaire hautement pathogène se stabilise, les syndicats majoritaires ont demandé le 10 février « l'obligation de mettre à l'abri tous les palmipèdes pendant les périodes à risque ».

Influenza : la FNSEA veut la claustration obligatoire en période à risque
La FNSEA, JA et leurs associations spécialisées avicoles demandent à l'État d'instaurer « l'obligation de mettre à l'abri tous les palmipèdes pendant les périodes à risque » d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). ©Cheick Saidou_agri_gouv

Dans un communiqué commun du 10 février, les syndicats majoritaires (FNSEA, JA) et leurs associations spécialisées avicoles (CFA, FN foie gras) demandent à l'État d'instaurer « l'obligation de mettre à l'abri tous les palmipèdes pendant les périodes à risque » d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Soulignant que la propagation de la maladie est multifactorielle, ils notent que « la présence d'animaux d'élevage en nombre important à l'extérieur, pendant les périodes à risque, favorise « l'étincelle » qui peut conduire à la catastrophe ». « L'État doit légiférer rapidement » pour mettre en place la claustration obligatoire, qualifiée « d’absolue priorité », insistent les organisations. Deuxième exigence des syndicats majoritaires : « Supprimer la possibilité d'attribuer des dérogations [pour le plein air] aux élevages de moins de 3 200 palmipèdes ».

Réponse sur le plein air

Ces deux évolutions - qui supposent parfois la construction de bâtiments - devront faire l'objet d'un « accompagnement technique et financier substantiel ». Les organisations majoritaires proposent de cibler ces aides notamment sur les éleveurs « avec peu d'animaux et avec des capacités d'investissement faibles ou en fin de carrière ». Et d'appeler l'État et les Régions à « jouer leur rôle pour faciliter les investissements des éleveurs ». Les syndicats demandent aussi aux pouvoirs publics de « renforcer leurs contrôles en matière de police sanitaire ». Dans leur communiqué, la FNSEA, JA et les associations spécialisées rétorquent aussi aux attaques des syndicats minoritaires. Le 10 février, la Confédération paysanne et le Modef avaient indiqué être « très inquiets pour l'avenir de l'élevage plein air traditionnel ». « Cette instrumentalisation de la crise à des fins syndicales et politiques est scandaleuse et délétère », dénoncent les syndicats majoritaires. « Si l'on veut préserver cet élevage en plein air qui fait notre fierté, il faut à tout prix que nous soyons à même de mettre nos animaux à l'abri lorsqu'il y a une élévation du niveau de risque ! » martèle Benjamin Constant, le président de la FN foie gras et secrétaire général adjoint de la CFA.

Y.G

Influenza : Une « sortie de crise se dessine »

Avec seulement cinq nouveaux foyers d'influenza aviaire détectés entre le 12 et le 15 février, contre 130 un mois plus tôt, « la sortie de crise sur le plan épidémiologique se dessine » même si « la vigilance reste de mise », a estimé le ministère de l'Agriculture le 18 février. Selon son dernier bilan, la France comptait 466 foyers confirmés d'influenza aviaire hautement pathogène en élevages, dont 453 dans le Sud-Ouest. Treize cas étaient comptabilisés sur des oiseaux sauvages. Le ministère précise que plus de trois millions d'animaux d'élevage, essentiellement des canards (2,45 millions), ont été abattus. « Si la vigilance reste de mise sur l'ensemble du territoire métropolitain, l'absence de nouveaux cas autour des premiers foyers détectés en novembre et décembre a permis de lever les restrictions sanitaires (zonages) prises dans plusieurs départements », ajoute-t-il. « En complément des indemnisations sanitaires qui font déjà l'objet de versement d'acomptes aux éleveurs dont les cheptels ont été éliminés, un dispositif d'indemnisation des pertes économiques est en cours de mise en place », annonce par ailleurs le ministère. Conformément aux demandes des professionnels, ce dernier concernera quatre grandes catégories de bénéficiaires : les éleveurs avicoles (y compris de poules pondeuses) situés en zones réglementées ; les entreprises de sélection-accouvage ; les entreprises du maillon aval (abattage, seconde transformation, centres de conditionnement) et entreprises de services spécialisés (transport, nettoyage, alimentation animale, transformation de coproduits) ; et enfin les éleveurs de gibier à plumes.

YG (MR avec AFP)