Viticulture
Jour Fruit bat des records

Isabelle Doucet
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La deuxième édition du salon Jour fruit à Fort Barraux a dépassé les attentes des organisateurs, offrant une incroyable vitrine aux vins alpins.

Jour Fruit bat des records
Samuel Delus, du Domaine de l'Obiou, présente les vins du Trièves.

« C’est une bonne nouvelle pour la bio en vins de Savoie », pouvait-on entendre dans les allées de Jour Fruit (1), le rendez-vous professionnel des vins de Savoie, mais aussi d’Isère et du Bugey, qui s’est déroulé le 20 mars à Fort Barraux.
Pour cette deuxième édition en Isère et à cette même date, les organisateurs ont vu la fréquentation dépasser toutes leurs attentes.


Plus de 700 visiteurs professionnels, œnologues, cavistes, sommeliers, restaurateurs, importateurs, venus principalement de la région, mais également de toute la France et de l’étranger, ont rencontré la soixantaine de vignerons qui travaillent dans la philosophie appuyée par l’organisateur, Olivier Chéreau.
Il s’agit « de vignerons ou négociants travaillant en respect avec la nature », lesquels observent « au minimum le cahier des charges de l’agriculture biologique ».
« Je suis encore en phase de communication et de visibilité », lance Pierre Pelfrenne, viticulteur récemment installé à Beaurepaire, pour sa première présence à Jour Fruit.

Pierre Perfrenne (à d)

Sur un demi-stand, il présente sa deuxième cuvée de verdesse qu’il commercialise depuis le mois de décembre ainsi que la cuvée brut de cuve 2022.
« On discute beaucoup, on prend de nombreux contacts, j’ai distribué énormément de cartes de visite », s’enthousiasme le vigneron qui apprécié le fait que « chaque personne qui goûte est un professionnel ». De quoi faire parler de la verdesse, bien au-delà du Dauphiné.

Une palette de vignerons

Samuel Delus, viticulteur à Prébois dans le Trièves, participe aussi pour la première fois au salon.
« Il y a un monde de fou », s’exclame le plus méridional des vignerons.
Curieux, les visiteurs s’interrogent sur la localisation du Trièves, sur la renaissance de ce vignoble planté là-haut. Samuel Delus leur parle de la douce noire, de l’onchette, fait goûter son viognier. Il est ravi. Ses volumes ont enfin décollé et de grands restaurants parisiens sont à l’approche.
« Les gens viennent chercher des pépites, des vins encore vendus et des tarifs intéressants », analyse Olivier Chéreau.
Dans la salle du fort, il a soigneusement mélangé « les stars, les gens qui viennent pour la première fois et que nous sommes les premiers à mettre en avant » et les habitués, là « parce qu’ils travaillent très bien ».

Professionnel du vin et formateur, l’organisateur a confectionné cette palette de vignerons et de négociants, qui s’est enrichie du bouche-à-oreille. « Et ça fonctionne », s’exclame-t-il.
Il souligne la dynamique qui traverse ce salon et la présence de nombreux jeunes vignerons engagés dans la défense de leur terroir. Ce sont les artisans de l’identité des vins alpins. Et le salon permet de poser un nouveau regard sur leur façon de travailler.

Olivier Chéreau et nathalie Pech, organisateurs de Jour Fruit

Face au succès de cette nouvelle édition, qui a vu sa fréquentation doubler, Olivier Chéreau réfléchit à un nouveau format avec possiblement une journée dédiée au grand public.

Isabelle Doucet

(1) Selon le calendrier lunaire biodynamique, les jours fruits sont liés au passage de la lune devant certaines constellations. Ces jours sont propices à certains travaux de la vigne et du vin.