Grandes cultures
Les semis de blés perturbés par la pluie

Les fortes pluies de ces dernières semaines ont empêché les agriculteurs de semer leur blé dans des conditions normales. Une part de la sole continue de manquer.
Les semis de blés perturbés par la pluie

« Dans ces derniers jours du mois de novembre, il reste encore entre 20 et 25 % de sole de blé à semer », indiquent les spécialistes. « S'il est difficile de donner des chiffres précis, c'est certainement de cet ordre-là », ajoutent-ils.

Que ce soit dans le département de l'Isère ou dans l'ensemble du territoire français, même s'il existe d'importantes variations d'un territoire à un autre.

En cause, la récolte tardive de maïs et les fortes précipitations que nous connaissons depuis la mi-octobre, complétées de l'épisode neigeux qui a eu lieu dans la nuit du 14 au 15 octobre, qui lui ont fait suite et qui ont empêché les agriculteurs d'entrer dans les parcelles pour effectuer les travaux.

Plus de cultures de printemps

A la question « Est-ce-que cela vaut encore le coup de semer du blé ? », Philippe Lefebvre, directeur « métiers du grain » de la coopérative Dauphinoise, l'affirme : « Il n'y a pas de réponse unique. Cela dépend ». Et de détailler : « Cela dépend de la nature des sols des parcelles. Cela dépend des conditions météorologiques à venir (Est ce qu'il va encore pleuvoir dans les prochains jours ? Quand va t-t-il geler ?). Cela dépend des possibilités d'autres semis qui s'offrent à chaque agriculteur (Est-il préférable de semer des variétés de blés alternatifs en cette fin d'automne, ou faut-il mieux attendre et se diriger vers des cultures de printemps ? Des contractualisations vers certaines filières sont-elles en cours ?) ».
D'où l'impossibilité de donner des préconisations qui pourraient convenir à l'ensemble des exploitants. Mais, de toute façon, il est certain que cela va poser problème. Les blés semés tardivement auront forcément un rendement inférieur à un blé semé dans des conditions normales. Et si la récolte française sera moindre en quantité, cela ne veut pas dire pour autant que les cours de blé seront plus élevés.
Quant à la répartition de la sole de céréales, Christelle Chalaye, conseillère à la chambre d'agriculture de l'Isère, en est convaincue : Elle sera différente de celle qu'on a l'habitude d'avoir en Isère. Il y aura certainement plus de cultures de printemps », assure-t-elle.

A condition que la météo du printemps soit plus favorable.

Mais il n'est pas dit qu'elle soit exempte d'accidents climatiques. Pour Philipe Lefebvre, « ces problèmes sont de plus en plus fréquents, de plus en plus en plus accentués, et se produisent à des moments qui ne sont pas habituels. Il va donc falloir que l'agriculture intègre ces nouveaux phénomènes, que les choix d'assolement, de variétés, soient revus en tenant en compte de ces changements. Cela ne va pas être facile, mais il va falloir le faire », assure-t-il.

Isabelle Brenguier

Pour aller plus loin, retrouvez le numéro six de la messagerie Arvalis « Semis blé 2019 : quelles conséquences pour les semis retardés ? »