Nuciculture
La récolte de noix de Grenoble a démarré le 26 septembre dans les vergers de l'AOP

Isabelle Brenguier
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Les représentants du CING ont organisé un point presse pour le lancement officiel de la récolte de noix de Grenoble le 26 septembre. Ils ont évoqué les sujets sur lesquels la structure va s’engager en matière de promotion.

La récolte de noix de Grenoble a démarré le 26 septembre dans les vergers de l'AOP
Christian Nagearaffe, président du CING et Grégoire Limone, trésorier du comité, ont précisé que le lancement de la récolte de noix de Grenoble était autorisé à partir du 26 septembre.

A l’occasion d’une conférence de presse organisée le 26 septembre à Chatte, Christian Nagearaffe, le président du CING (1), a révélé que « la commission maturité de l’AOP (2) noix de Grenoble avait fixé au jeudi 26 septembre le lancement de la récolte 2024 ».
A partir de cette date qui autorise les nuciculteurs à récolter leurs noix en AOP, les noyeraies iséroises, drômoises et savoyardes de l'aire géographique de la noix de Grenoble vont être en effervescence. Les producteurs vont s’affairer à ramasser, trier, calibrer conditionner leurs noix, de façon à ce que d’ici quelques jours, elles soient présentes dans les étals, prêtes à être consommées.

Optimistes

Pour Christian Nagearaffe, il y a une certaine attente des producteurs à démarrer cette nouvelle saison, car, après deux campagnes très difficiles, celle-ci s’annonce sous de meilleurs auspices.
« La qualité sera au rendez-vous et les calibres seront « normaux », semblables à ceux de 2018. Quant à la quantité, si nous n’avons pas pu obtenir une prévision de récolte fiable, car nous n’avons pas d’étalon sur lequel nous appuyer, elle sera correcte sans être exceptionnelle », assure-t-il.
Le producteur drômois reconnait également que durant cette année, contrairement aux précédentes, le climat s’est montré clément.
« Les pluies que nous avons eues au printemps ont entraîné l’apparition de maladies, mais la situation s’est assainie durant l’été, ce qui nous a permis de retrouver un processus de développement de la noix normal. Enfin, le retour des pluies en fin d’été a permis de bien nourrir le cerneau. Tout cela est favorable à la qualité du produit », poursuit-il.
Sur le plan commercial aussi, la situation s’est améliorée. Avec une petite récolte au Chili déjà écoulée, des stocks mondiaux historiquement bas, des producteurs américains qui ne se montrent pas trop agressifs, les acteurs de la filière s’avouent « optimistes ». « Les clients sont prévenus que la mise en marché aurait lieu d’ici dix à 15 jours. Ils ont hâte de démarrer. Les signaux sont au vert », souligne Grégoire Limone, trésorier du CING et metteur en marché.
« Nous sommes en train de voir le bout du tunnel, nous retrouvons des perspectives », ajoute Christian Nagearaffe.

« Consom’acteurs »

Dans ce contexte, le président du comité a évoqué les projets de l’interprofession en matière de communication et de promotion. Pour ses représentants, « la noix de Grenoble est un produit d’avenir, qui, grâce à son appellation, évolue entre tradition et modernité ».
Sans délaisser les médias généralistes, ils veulent s’appuyer sur des nouveaux médias digitaux, se rapprocher d’influenceurs, pour cibler un public plus jeune. Comme la société, la profession utilise au quotidien les nouvelles technologies (station météo connectée, pilotage de l’irrigation à distance, intelligence artificielle, drones…).
L’interprofession veut faire davantage connaître cette technicité. Elle souhaite aussi asseoir sa notoriété, en mettant en valeur les qualités nutritionnelles de la noix, son terroir, sa qualité, son label, ses valeurs, de façon à ce qu’elle soit davantage consommée, même si elle est consciente qu’elle n’est pas un produit de première nécessité.
« Nous savons comment la noix de Grenoble est produite, nous en sommes fiers. Nous avons envie que les consommateurs deviennent des « consom’acteurs », qu’ils prennent l’habitude de casser des noix, de les décortiquer », explique Christian Nagearaffe.
S’il est toujours question que le cerneau obtienne aussi l’AOP -le dossier sera déposé en fin d’année-, les représentants du comité ne veulent pas que cette démarche soit au détriment de la noix coque. « Nous voulons maintenir ces volumes. Nous avons nos clients », soutiennent-ils.
Le président de la structure a aussi fait état du travail de révision du cahier des charges qui va être mené.  « Dans le domaine de l’environnement, nous avons des pratiques déjà vertueuses. Nous allons les écrire. Nous devons davantage les mettre en avant », insiste-t-il.

Isabelle Brenguier

(1)   Comité interprofessionnel de la noix de Grenoble

(2)   Appellation d'origine protégée